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lumière. » Quand cela fut fait, elle voulut que nous en fissions autant ; il y en eut qui firent les difficiles, mais il leur fallut passer par cet examen. « Je suis bien aise, nous dit-elle ensuite, que vous ne soyez que ce que vous paraissez être, mais toujours est-il certain que plusieurs d’entre vous ont reçu le loup dans leur bercail. Allons maintenant, dit-elle, au quartier des sœurs novices. »

Agnès. — C’est là où Je t’attendais, car étant de ce nombre, je voulais savoir d’où vient que madame nous avait oubliées.

Angélique. — Cela ne fut pas nécessaire, comme tu vas voir par ce que je vais te dire. Tu sais qu’en allant du quartier des sœurs professes à celui des novices, il faut passer par une espèce de grenier qui sert de chambre aux femmes qui viennent nous aider à balayer le couvent. C’est là justement où Marin était couché sur un méchant matelas. L’abbesse, qui se ressouvint alors de ce que Pasithée lui avait dit, que Marine était la seule personne qui fût entrée dans sa chambre : « Afin que nous n’ayons rien, dit-elle, à nous reprocher, puisque nous nous trouvons devant la chambre de Marine, il faut voir si elle ne serait pas cet ange de Satan qui vient troubler pendant la nuit le repos des religieuses. » Là-dessus, quelqu’une de celles qui avaient intérêt que Marin ne fût pas connu pour ce qu’il était, représenta à l’abbesse qu’il n’était pas à propos de divulguer ainsi les secrets