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Agnès. — Ah ! Dieu, quel sacrifice, quelle boucherie et quel bourreau !

Angélique. — Enfin, quoi faire, Agnès ? C’est une maxime qui a été de tout temps. Cela étant fait, sa tante lui délia les bras, en lui donnant mille louanges de ce qu’elle avait souffert si patiemment un travail si rude pour une fille comme elle. Le père Théodore lui dit aussi plusieurs paroles fort obligeantes en s’en allant et lui donnant sa bénédiction. D’abord qu’il fut parti, sa tante l’embrassa avec beaucoup de tendresse. Il faut, ma nièce, lui dit-elle, que vous feignez d’être malade d’un mal de côté, afin de prendre le repos qui vous est nécessaire. Pour moi, continua-t-elle, je suis accoutumée à ces sortes d’exercices, et je n’en suis pas plus incommodée. Adieu, jusqu’à demain.

Agnès. — Sais-tu bien ce qu’elle fit pendant le temps qu’elle fut seule dans sa chambre ?

Angélique. — Oui. Elle alla s’amuser, après avoir reposé un peu de temps, à faire la lecture de quelques livres fort jolis, dont voici le catalogue :

La Religion de Scaramouche.

La Putain réformée, avec figures.

Le Renversement des couvents, pièce curieuse.

Le Vatican languissant.

L’Entretien du Pape et du Diable, en vers burlesques.

Le Monopole du purgatoire.