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il la frappa ensuite un peu plus légèrement, mais enfin il la mit en tel état que ses fesses, qui étaient auparavant très blanches et très polies, devinrent rouges comme du feu, et même faisaient horreur à les regarder.

Agnès. — Eh quoi ! elle ne se plaignait point ?

Angélique. — Bien loin de cela ; elle parut insensible, elle ne lâcha qu’une fois un soupir, en disant : Ah ! mon père ! Mais cet exécuteur de la justice divine (selon lui) s’en fâcha : Où est donc votre courage ? lui dit-il. Vous donnez là un bel exemple de faiblesse à votre nièce. Il lui commanda ensuite de s’incliner la tête et le corps jusqu’en terre, ce qu’elle fit, et jamais elle ne l’a présenté plus beau. Ses fesses étaient tellement exposées aux coups qu’elles n’en échappèrent pas un ; cela dura un quart d’heure ou environ ; après quoi le bon père lui dit : C’est assez, levez-vous, votre esprit doit être content. Elle se leva, et s’en alla à sa nièce : Eh bien ! ma nièce, lui dit-elle en l’embrassant, c’est à présent à votre tour qu’il faut faire paraître que vous avez du courage. — J’espère répondit Alios, qu’il ne me manquera pas. — Que faut-il que je fasse ? dit la tante d’Alios au père Théodore. — Préparez votre nièce, dit le bon père. J’espère qu’elle sera encore plus forte et plus courageuse que vous. Cependant Alios avait les yeux baissés sans rien dire. — Ne répondrez-vous pas à mon dessein ? lui dit le père Théodore. — Je tâcherai au moins, reprit-elle. Sa tante, pendant ce dis-