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Angélique. — C’est lui-même, et je te jure en amie que j’y prends autant de joie et de part comme si j’y devais partager uniquement les premiers plaisirs.

Agnès. — Je suis ravie de la visite que sœur Cornélie t’est venue faire, car elle nous donne lieu de nous entretenir quelque temps sur ce sujet.

Angélique. — Tu sauras qu’outre toutes les perfections de corps et de qualités qu’elle possède, elle est aussi particulièrement savante dans l’histoire et dans les langues étrangères on ne doit pas ignorer qu’elle a connaissance des choses les plus cachées de la nature, le tout par la vivacité de son esprit.

Agnès. — Vous me surprenez, Angélique ; j’ai de la peine à croire ce que vous me dites de sœur Cornélie.

Angélique. — Hélas ! tu ne sais pas encore la moitié des choses que sœur Cornélie m’a dites. Pour nous entretenir sur ce point, tu sauras que Frédéric lui a été, entres autres, une fois rendre visite, et la trouva toute nue dans sa chambre. Elle, se retournant, lui dit en souriant : Que veux-tu ? Il répondit : Ah ! mon cœur ! ah ! mon amour ! mon unique plaisir de Vénus ! Après ces paroles, elle mit sa chemise, et s’approcha de lui. Puis aussitôt il mit la main sur cette colonne ; elle, toute surprise, lui répondit : N’as-tu pas de honte de me tenir de la sorte ? Toutes ces paroles ne ser-