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connue de nos contemporains et qui éclairera l’histoire quand on l’aura tirée de l’ombre. La crise dite des Iconoclastes fut tout autre chose que ne l’indique cette dénomination rudimentaire. Ce fut la tentative de réforme politique, religieuse et sociale la plus haute et la plus complète qu’aucun pouvoir ait jamais tentée. Appelée par les vœux de l’élite, nécessitée par les défaillances de la foule, l’œuvre de Léon III (717-741 ap. Jésus-Christ) et de Constantin V consiste bien moins dans les décrets tendant à limiter plutôt qu’à abolir le culte (devenu presque idolâtre) des images que dans les admirables codes réunis sous le nom d’Écloga ; ces codes forment un monument juridique auquel de nos jours, l’univers civilisé est en train d’adhérer peu à peu et dont inconsciemment il proclame chaque jour la supériorité sur la législation justinienne.

Comment l’Hellénisme a vécu de 1493 à 1821 ? Il a vécu de patience et de courage ; il a vécu surtout de cette force surprenante qui est en lui et qui, lui ayant permis d’assimiler tant de nationalités diverses, l’a rendu de son côté absolument inassimilable par autrui. Le savant allemand Fallmerayer a eu beau s’époumonner à établir par de doctes recherches et d’incomparables raisonnements que les Hellènes n’existaient plus et qu’on se trouvait désor-