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COMME QUOI FRÈRE BRUNO TROUVA DES NOMS MACÉDONIENS
POUR LE CHIEN DU JOUEUR DE FLUTE ET DIFFÉRENTS
AUTRES PERSONNAGES


Le frère Bruno resta un instant bouche béante, considérant le parchemin de Pierre Gillot avec de grands yeux ébahis.

— Ah ! ah ! dit-il enfin, voilà ce que j’appelle une bonne aventure ! Mais, mon compère Gillot, que parlez-vous de Mme  la reine qui est enceinte ? Il nous faut un Charles et une Anne : vous avez déjà la petite Mme  Anne de Beaujeau pour la France ; c’est à la Bretagne de nous fournir un Charles. Et, par mon salut, Gillot, Mme  Marguerite de Foix, femme du duc François, est enceinte aussi ; c’est elle qui fournira le Charles !

— Non pas ! s’écria l’homme au surcot brun avec vivacité ; mon maître, ou, pour parler mieux, le maître de mon maître, tient à donner le Charles !

— Eh bien, mon compère, reprit Bruno, j’ai fait plus d’un mariage en ma vie : d’abord celui de Guinou Martelusson, du bourg de Houle, avec Nielle Baroux, sa nièce à la mode de Bétons (qui est dans l’évêché de Rennes, derrière Saint-Grégoire), et ce fut une belle noce, assurément, oui ! À telles enseignes que le sire de La Motte, de Vauvert et de Broons, donna dix anges d’or à Nielle pour parer sa maison. C’était ce sire de