Page:A la plus belle.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prière d’une dame. Mais qui sait ? d’ici à peu de jours, quelque noble demoiselle du pays breton ou du pays normand saura peut-être faire mieux que moi le portait du comte Otto en revenant des Îles !

Cette fois une voix s’éleva pour protester, une douce voix qui ne tremblait pas.

— Les nobles demoiselles du paya breton, dit Berthe avec tant de calme que messire Olivier se mordit les lèvres de dépit, ne reviennent pas de si loin que cela. Elles savent mourir en route, messire.

Madame Reine se leva et alla embrasser Berthe. Aubry ne bougea pas ; il avait dix-huit ans. C’est l’âge heureux et dangereux. Le mot, pour les yeux de dix-huit ans, brille comme ces miroirs avec lesquels on prend les alouettes. Aubry était peut-être du parti de la Déesse Inconnue, contre sa mère, sa fiancée et Dieu.

Messire Olivier se tourna du côté de Berthe et salua courtoisement sans répondre.

— Voici maintenant, poursuivit-il, comment les bardes des Îles racontent l’histoire du comte Otto Beringhem.