Page:A la plus belle.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Savez-vous, mon maître, qu’il raconte de vous de fiers exploits, ce bon frère ?

— Que ne raconte-t-il pas !

Il remplit deux verres et leva le sien.

— À votre santé, mon compagnon, dit-il.

— À la vôtre, mon digne maître ! riposta Pierre Gillot qui ne fit que tremper ses lèvres dans le breuvage.

Ils étaient attablés au milieu de la salle.

Par une fenêtre ouverte, la tête ébouriffée et sanglante du nain Fier-à-Bras se montra. Gillot et Jeannin lui tournaient le dos. Le nain riait tout bas et ses yeux pétillaient de malice. Il ne pouvait voir le visage de l’étranger sous la longue visière de son chaperon. Son petit corps se guinda en équilibre sur l’appui de la croisée. Puis, sans bruit aucun, il descendit, glissa sur les carreaux humides, et disparut derrière la porte du buffet que Jeannin avait laissée entre-bâillée.

L’écuyer et son hôte ne l’avaient point aperçu.

— Or ça, dit Jeannin, mon compagnon, vous plairait-il m’apprendre ce que vous désirez de moi ?