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CLUB MONARCHIQUE

au peuple, pour le prémunir contre les insinuations de ce club. Gela est assez inutile, puisqu’il est tombé dans- une telle flétrissure que la dernière classe du peuple en prononce le nom comme le nec plus ultra de l’injure. Un décroteur demandoit à son camarade : où prend donc ce vilain club l’argent qu’il distribue à, la canaille ? Hé ! hé ! tu ne sais donc pas, dit l’autre, qu’il est associé avec les escamoteurs de portefeuilles et de chapeaux ronds du coin de la rue Vivienne. Hier, ce noble club a fait crier : la grande colère du patriote Gorsas contre les colporteurs. Le but de cette bêtise est de soulever contre nous les colporteurs, comme si les colporteurs faisoient cause commune avec les brigands qui colportent les rapsodies injurieuses de la bande (1). » Le Club monarchique se déclara calomnié et répondit aux attaques par une sorte d’annexé qu’il plaça dans son journal, (( Arrêté du directoire de la Société des Amis de la Constitution monarchique, du i 9 février 1791 .

« Les commissaires de la Société des Amis de la Constitution monarchique, voulant suppléer autant qu’il est en eux à l’inactivité momentanée des travaux de la Société, retardés par la suspension de ses séances, et donner une nouvelle preuve de leur amour pour la vérité et leur empressement à éclairer l’opinion publique, ont arrêté : « Qu’à chaque numéro du journal sera joint un supplément, sous le titre de contre-poids à la calomnie^ lequel sera gratuitement envoyé aux souscripteurs du journal ;

« Que toutes les personnes qui se croiront injustement accusées par • des clubs ou des libelles, pourront faire parvenir à l’adresse des rédacteurs du journal, chez madame Valade, imprimeur, rue des Noyers, toutes les pièces justificatives et documens nécessaires ; « Que lesdites pièces seront examinées sévèrement, et qu’aucune justification ne sera placée dans le journal, .sans que le résultat de cet examen ait présenté le caractère de l’évidence, et que les justifications admises y seront insérées gratuitement ; « Que chaque paquet remis sera numéroté, en présence du poi’teur, auquel il sera donné une carte portant le numéro semblable à celui du paquet, afin que les pièces puissent être rendues au propriétaire lorsqu’il rapportera la carte qu’il aura prise (2). » (1) Courrier de Gorsas, n- XX, du 20 février 1791. (2) Le Journal de la Société des Amis de la Constitution monarchique imprima, on e£fct, dans des numéros qui suivirent, le Contre-poids à la calomnie. Nous en reproduisons quelques articles.