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L’influence occulte du Club monarchique ne gardait plus de mesure, ainsi qu’on le doit remarquer. Ses partisans provoquaient les patriotes par écrits, par paroles et par actes.

La Chronique scandaleuse^ feuille royaliste, faisait une rude guerre aux hommes de la Révolution ; elle imprimait : J’appelle un chat un chat, et Rolet un fripon... Et Philippe (d’Orléans) un poltron...

Et Barnave un gredin...

Et Champcenetz un drôle, etc.. (1).

Une brochure : Grand détail des projets de conspiration concernant le club monarchique, favorable, malgré son titre, à là Société contrerévolutionnaire, contenait ces phrases dialoguées : « Madame X... — Mais dites-moi donc ce que c’est que l’entêtement de ces monarchiens^ de vouloir s’assembler ? « Madame K... — Celui de vouloir que la loi s’exécute pour eux comme pour d’autres, ou qu’il soit bien prouvé que les seuls Jacobins sont la nation (2). »

Nos lecteurs peuvent aussi juger, par la lettre suivante, de l’obstination des monarchistes.

« Lettre des commissaires de la Société des Amis de la Constitution monarchique, à M. Barnave.

« Vous nous avez dénoncés à l’Assemblée nationale ; un membre a demandé que votre dénonciation fût déposée sur le bureau, et vous ne l’y avez pas déposée.

« Nous avons demandé à répondre à vos assertions calomnieuses ; et l’Assemblée nationale n’a point admis notre demande ; elle a passé à l’ordre du jour.

(( Votre qualité de représentant du Peuple français nous défend de vous poursuivre, devant les tribunaux ordinaires, pour des discours prononcés dans la tribune.

« Placés entre les tribunaux qui ne peuvent pas atteindre notre calomniateur et le corps législatif, qui refuse de délibérer sur la calomnie, nous vous citons au tribunal de l’opinion publique. Si vous croyez pouvoir justifier votre dénonciation, prouvez-en la vérité dans tous ses détails. Si, au contraire, oubliant votre caractère et votre dignité de représentant du Peuple, vous n’avez été, dans cette occa- [1]

  1. (1) La Chronique scandaleuse, parue en 1791, a eu trente-trois numéros. (2) Brochure de 11 p. in-S», parue en 1791. (Bib. Nat., Lb 39/4655.)— Champcenetz gouverneur des Tuileries, père du pamphlétaire royaliste.