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mont-Tonnerre, a gardé sa liste. Elle a fait constater par des commissaires l’état de détresse de ceux qui y étoient portés, et de cette vérification est résulté, qu’en général, tous les inscrits étoient forts, vigoureux et en état de travailler. Il eût été beau à M. de Clermont que cette liste. fût composée de boiteux, de culs- de-jattes, de manchots, d’aveugles. Comme cela auroit déjoué les intentions qu’on lui prête (1) ! »

Le Patriote français avait imprimé :

« Le Club monarchique paroît dissous pour la seconde fois. Avant de se dissoudre, son président a remis au comité d’une section environ 12,000 livres, qui lui restoient pour actes de bienfaisance. Cette somme mesquine est un peu éloignée de sept millions qu’on supposoit dans la caverne de cette. Société ténébreuse (2J. » On revint sur la lettre du 24 janvier (3), que nous avons citée en même temps que la réponse des monarchistes. Corsas écrivit :

« Le directoire du Club monarchique a tenté auprès des six tribunaux de Paris d’exercer des poursuites contre les amis de la constitution, à raison de leur lettre du 24. Les six tribunaux ont fort mal accueilli les honorables députés dans les formes, et ils les ont renvoyés à se pourvoir au fond auprès de la municipalité. « Le club monarchique a envoyé aux sections du Luxembourg et de la Fontaine de Grenelle, des Quatre-Nations, etc., des sommes plus ou moins considérables pour être distribuées aux pauvres, sur les cartes et mandats de ces Messieurs. {Refus partout.) L’une de ces sections a répondu que cet argent étoit. maudit comme les 30 deniers que Judas avoit reçus- des Pharisiens. En général, ces sedtions se sont cottisées [sic) pour remplir les sommes projettées {sic), et, si les pauvres sont secourus, ce sera du denier du juste (4). » En cette circonstance, la presse patriote approuva la conduite de la municipalité et des sections.

On lut, dans les Révolutions de Paris :

« Les 48 sections de Paris ont vu la chose autrement ; elles ont refusé les 12,000 livres que le Club monarchique avoit envoyé {sic) à la ville pour être distribuées aux indigens. Il est vrai que le mode de (1) Courrier deGorsas, n» V, du S février 1791. (2) Le Patriote françois, n° 539, du 29 janvier 1791. (3) Voir plus haut, p. 200 et suiv.

(4) Courrier de Gorsas, u° 4, du 3 février 1791.