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CLUB MONARCHIQUE

membres des Jacobins et des Cordeliers, que décupler les haines contre les Amis de la Constitution monar claque. Mais le club renchérit sur les avis de Malouet, et il voulut résister aux « factieux », en appeler aux « bons citoyens », défier les « infâmes écrivains », délibérer malgré Barnave, tenir tête aux Jacobins « préparant tous les décrets et gouvernant la France par ses correspondans. » Le directoire du Club monarchique écrivit à ses adhérents : « Paris, le 1"" février 1791.

« Messieurs,

« Votre directoire, indigné comme vous des manœuvres aussi lâches qu’infâmes que Ton multiplie pour vous empêcher de vous rassembler, s’occupe des moyens de vous procurer un local dont la loi, qui autorise vos séances, nous assure également la possession. « Il doit en même tems réunir tous ses efforts pour éclairer sur les principes de votre Société l’opinion publique, que des hommes médians égarent, parce qu’ils connoissent trop la pureté de votre patriotisme pour ne pas le redouter, mais qui ne sauroit longtems errer, parce que le peuple distingue à la fin ses vrais amis à des signes certains, l’amour de la paix et de l’union. M II doit surtout mettre en garde les bons citoyens contre l’art insidieux avec lequel les chefs des Jacobins cherchent à confondre leur cause et celle de la révolution, comme si la révolution avoit besoin d’eux et de leurs calomnies ; comme si les délateurs qu’ils encouragent et les haines qu’ils fomentent étoient bien propres à cimenter cette douce fraternité qui devroit unir tous les François ! « Mais laissons à nos ennemis les armes qu’ils savent si bien employer ; laissons-les semer le mensonge et l’esprit de discorde, et ne leur opposons jamais que l’égide de la loi et le miroir de la vérité, « Déjà une proclamation de la municipalité, en date du 27 janvier, justifie le démenti formel que nous avons donné aux assertions calomnieuses contenues dans la lettre des soi-disant amis de la constitution, en date du 24 janvier.

« Nous espérons que la loi nous vengera bientôt également des imputations fausses, des dénonciations absurdes qu’on s’est permises contre nous dans quelques sections, et dont nous poursuivrons les signataires devant les tribunaux.

« Nous mettrons tout en œuvre pour présenter la vérité dans son jour le plus éclatant, et faire triompher le véritable patriotisme, celui qui, loin de fomenter les troubles, ne veille que pour les calmer ou les prévenir.