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Et cet autre :

« Supposons que le club des monarchieiis de Paris, et ses correspondans établis dans tous les postes importans de l’empire, veuillent, sous les dehors spécieux de la bienfaisance, soudoyer et s’attacher deux millions de citoyens, à un sou par livre de pain, il en coûtera aux sociétés monarchiennes deux millions de sous, ou 100 mille francs par jour, ou 3 millions par mois (1). » La bienfaisance avait déjà été pratiquée politiquement eu province.

Il avait existé, en juin 1790, à Dijon, une Socirté de la lireliro^ dans laquelle on prodiguait de l’argent à des citoyens pauvres ou avides qui adhéraient à une profession de foi aristocratique. Les patriotes dijonnais dispersèrent les membres de cette société. Le 30 décembre 1790 (n° 46-4 des Annales), Carra ajoutait : <( Remarquez, je vous prie, qu’en même temps que nos ennemis projettoient dans dilTérentes villes de l’empire une contre-révolution à main armée, ils en méditoient une autre sur les esprits faibles, en formant tout-à-coup et partout des sociétés sous différens noms, tels que ceux de Club monarchique,• (VAmis du Roi ; A’Amis du Roi et de la paix ; AWmi$ du Roi, de la Noblesse et du Clergé ; (VAmis de l’ordre et du bien, etc., etc.. »

XIV

Toujours pour imiter, mais aussi pour combattre la Société des Jacobins, le Club monarchique faisait une active propagande en 1790 ; il correspondait avec les sociétés des Amis de la paix qui, à Perpignan, à Aix et ailleurs, venaient de soulever la colère du peuple. Nous avons donné là-dessus quelques détails (2). Il avait recruté, disent les Révolutions de Paris ; les restes épars du club de la rue Royale, tous les spadassins de VOféra, et piliers de tripot du Palais-Roi/al (3). Ajoutons que les dames de la halle, en très grande partie, étaient royalistes, et que plusieurs désavouèrent les journées des 5 et 6 octobre 1789. Marie-Antoinette les reçut, à Paris, mais à distance, et elles s’enorgueillissaient néanmoins de cette réception.

(1) Annales patriolifjues de CaiTa, n" 453, du 29 décembre 1790. (2) Voir plus haut, p. 129.

(3) Révolutions de Paris, n" 77, p. 627.