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CLUB MONARCHIQUE

tyre {sic} Ménippée parut, on y remarqua des traits qui passèrent alors pour incroyables, et qui n’en étoient pas moins vrais (1). » Quoi qu’il en soit, que Ton considère cette lettre comme sérieuse ou comme une simple plaisanterie, elle montre l’état des esprits, l’impopularité des députés de la droite, nobles et prélats. On n’en voulait pas entendre parler, dans le peuple ; plus les patriotes les ridiculisaient, plus les Parisiens se disposaient à les traiter en ennemis.

Déjà, des velléités de républicanisme existaient, même chez nombre de modérés, ne conservant de respect que pour la personne de Louis XVI.

Gorsas, lui aussi, ne manqua pas de plaisanter : « Courrier de Gorsas, 1790, n° 8, mercredi 12 mai. « Changement de domicile.

« Nous avons reçu plusieurs lettres par lesquelles on nous demande ce que sont devenus les 297 membres de l’Assemblée nationale qui ont essayé de s’assembler plusieurs fois aux Capucins Saint-Honoré ? Toutes ces lettres nous témoignent les plus grandes inquiétudes à ce sujet. Pour satisfaire autant qu’il est en nous les personnes curieuses ou intéressées, nous nous empressons de leur répondre collectivement, que Messieurs les 297 auteurs de la déclaration, après avoir tenté différens domiciles, se réunissent, depuis samedi, hôtel de la Briffe, quai des Théalins (2). »

Dans le public se répandit une pièce satirique ayant pour titre :

« Le De profundis de l’aristocratie ou Procès-verbal de la séance tenue aux Capucins, le dimanche 18 avril. Vendu pour faire dire une messe de Requiem pour le repos de l’âme de nos frères les aristocrates, qui sont morts ou qui mourront enragés. Imp. des révérends et patriotiques capucins de la rue Saint-Honoré (3). » (1) Moniteur universel, numéro du 23 avril 1790. (2) «Uu membre de l’Assemblée nationale, M. Dinochau [sic), dont on connoit la sévérité des principes, et même du style, vient d’imprimer à ce sujet : Qu’il est fait très expresses inhibitions et défenses de troubler cette honorable Assemblée par aucuns sifflets ou cornes à bouquin. » {Note de Gorsas.) — Samuel Dinochaud, avocat, était député de Blois.

(3) Bib. Nat., Lb 39/3301, in-8» de 15 p., sans date.