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CLUB MONARCHIQUE

semblée des qrislocrates aux Capucins ! Le nouveau complot découvert !

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Au lieu de réunions clandestines, il s’agissait d’assemblées presque solennelles, faites au vu et au su de tous les Parisiens. Le C(Hé droit ouvrait, aux Capucins, une sorte d’enseignement public. Le peuple, en foule, hua les orateurs, que les journaux raillèrent en prose et en vers.

Quelques jours après, les journaux rendirent compte de ces réunions. Loustalot, Corsas, Carra, racontèrent ainsi les faits : « Les aristocrates ecclésiastiques s’assemblèrent lundi soir dans l’église des Capucins Saint-Honoré, avec Cazalès, d’Éprémesnil, Virieu, Montlausier, Mirabeau le vicomte et autres mauvais citoyens, à qui il ne manquoit, pour les mettre de niveau à ce que tous les siècles ont produit d’hommes pervers, que de couvrir leurs infâmes projets du voile de la religion.

« Là, Montlausier prononça un discours dans lequel il établit le plan qu’on devoit suivre dans la séance du lendemain : demander que la religion catholique fût déclarée religion nationale exclusive ; que les biens du clergé fussent uniquement consacrés à l’entretien de cet établissement national, et, dans le cas où ce parti seroit rejeté par les patriotes, faire une protestation contre le décret, et la porter au roi pour la lui faire sanctionner.

« Là, Maury osa dire que si le roi avoit la pusillanimilé de ne pas sanctionner leur protestàluni, il faudroit la faire imprimer sur-le-champ, et la répandre dans les rues, afin de faire connoHre au peuple (j^iCii était gouverné par un imbécille de roi qui ne maintenait pas le culte de ses pères.

« Là, les patriotes de l’Assemblée nationale furent traités, par ceux même qui avoient déposé le matin au Châtelet, ou qui dévoient déposer le lendemain, d’assassins, de régicides, de brigands qui avaient voulu tuer la Reine.

« Là, fut faite et signée la protestation, ou déclaration de foi des aristocrates ; là, ils prirent la résolution de se rendre à l’assemblée le lendemain, armés, et habillés de manière à pouvoir se présenter chez le roi, dans le cas où il faudroit faire usage de la protestation » (1). Le Courrier de Gorms, du dimanche 18 avril 1790, publia : « Résultat du dernier conciliabule tenu aux Capucins par la majorité du clergé, président (sic) par l’arc/ievéque d’Aix. i) Révolutions de Paris, n» 40, du 12 au 17 avril 1790.