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INTRODUCTION

époque où il avait jeté pour la première fois, dans le Palais-Royal, le cri : Aux armes ! Camille exerçait une grande influence sur le peuple de Paris qui lui faisait cortège dans les rues. Le Club des Impartiaux sembla réactionnaire au suprême degré, non plus seulement modéré comme il prétendait l’être. Les avancés de toute nuance se plurent à dénoncer, chaque jour, avec plus d’insistance, son attitude aristocratique et monarchique ; il se trouva pris entre deux feux, moqué par les royalistes purs, accablé par les (-ordeliers et les Jacobins.

XI

Le mot même d’impartial souleva une polémique. Un pamphlétaire apostropha ainsi les membres du Club des Imparliaax^ incapables de résister à tant d’ennemis clairvoyants :

« Non, Messieurs les Impartiaux, ne l’espérez pas : quelque facile à tromper que soit le bon peuple de France, vous ne parviendrez pas à le séduire. Votre masque patriotique ne vous servira de rien : on vous connoît ; vous êtes ces tristes Sénateurs déjoués dans leurs projets, qui s’étoient flattés de s’asseoir dans la Chambre haute, et d’y devenir les heureuses souches d’une nouvelle race de patriciens. Vous êtes les exécuteurs de ce vaste projet enfanté par Brienne, corrigé, perfectionné depuis son départ.

«... Vous vous glorifiez d’avoir été inscrits sur les listes de proscription ; quelques-uns de vous assurent même qu’on a voulu les traiter comme les Foulons et les Berlhiers. « Messieurs les Impartiaux, vous vous vantez, personne ne vous a fait l’honneur de songer à vous pendre ; mais vous aviez peur, on s’en apercevoit ; et en vous parlant de la lanterne, on s’assuroit de vos suffrages.

« Vous vouliez une révolution ; mais vous eussiez désiré d’employer vingt ans éi détruire ; vous vouliez savourer ce plaisir délicieux : j’avoue de bonne foi que j’aime mieux les Enragés » (1). Un autre pamphlétaire les définissait à sa manière : « Impartiaux : mot très nouvellement inventé, et très justement appliqué à une association de zélés patriotes, qui viennent de se confédérer pour le bien public qu’ils désirent. Cette association est appelée le club des impartiaux ; elle est composée des honorables (1) Voulez-vous sauver rÉla’.' Ptenez et. lisez. Jîmr’liiire do 42 p.. lu-8". 1790.