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LA BELLE ALSACIENNE


quitta sa place pour s’asseoir sur le pied du lit. Il me pressait avec la dernière instance d’avoir pitié de lui.

Émue par sa présence, je n’étais que trop portée à lui donner des témoignages de ma sensibilité. Les yeux attachés sur les siens, je n’avais pas la force de lui répondre.

La manière tendre avec laquelle je le regardais lui apprit son triomphe.

— Adorable objet, me disait-il, puis-je croire que vous vous laissez toucher et que vous me permettrez…

— Arrêtez, m’écriai-je, arrêtez ! Que faites-vous ?

— Oui, je vous aime.

— Finissez donc. Non, je ne puis vous rendre heureux.

— Et qui peut s’opposer à mon bonheur, reprit-il, si vous m’aimez ?

— Hélas ! répliquai-je, un obstacle cruel !…

Mes yeux, à ces mots, se remplirent de larmes.