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LA BELLE ALSACIENNE


qu’alors le lieu de ma retraite. Enfin, un honnête alguazil, son ami et son patron, dans le sein duquel elle avait déposé ses chagrins et ses espérances, lui promit de n’épargner aucun soin pour me trouver. Il mit des gens en campagne qui suivirent D. M… Ce moyen leur indiqua mon asile.

Cette heureuse découverte encouragea ma mère ; elle tint conseil avec son honnête agent, qui lui promit son entremise pour faire réussir ses projets. Il l’adressa au valet de chambre de R… et lui conseilla de tâcher d’en faire le protecteur de mes charmes.

C’est un personnage plus important qu’on ne pense, que le confident d’un homme à bonnes fortunes, surtout d’un homme à bonnes fortunes tel que R… : c’est une espèce de petit ministre. Il reçut ma mère avec l’air sérieux d’un homme occupé des plus graves affaires, il ne dérida son front que lorsqu’elle se fut annoncée comme la mère d’une jolie fille. Ce titre le rendit attentif ; on lui vanta mes attraits ; ma