Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
LA BELLE ALSACIENNE

Une officieuse dame, chargée de l’honorable emploi de me rendre sensible à son martyre, lui servit de truchement ; elle vint nous rendre visite, sous prétexte de voisinage ; après les préliminaires de politesse usités en pareils cas, elle vint au fait. Elle apprit à ma mère que M. S. R…, occupé de soins plus importants et ne pouvant par cette raison avilir la gravité de son état, en s’assujettissant aux minuties de la tendresse, l’avait chargée de nous parler pour lui et de nous dire que j’avais eu le bonheur de trouver grâce devant ses yeux ; qu’il était prêt à nous donner des marques de son estime par les distinctions les plus avantageuses ; elle finit son compliment en nous conseillant de ne pas laisser une si bonne occasion, ajoutant que nous avions affaire à un homme libéral, qui aimait le plaisir aisé, et que notre intérêt et notre conscience ne nous permettaient pas de faire languir davantage un homme si utile à l’État et qui n’avait pas un moment à perdre.

Il n’y avait pas à répliquer ; nous nous