Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
LA BELLE ALSACIENNE

J’ai toujours eu soin depuis de me remettre devant les yeux ce trait de la perfidie des hommes, afin de me tenir en garde contre leurs supercheries.

Nous arrivâmes enfin à Paris ; nous fûmes nous installer rue de ***, dans une chambre garnie, gîte dont nous voulûmes bien nous contenter, en attendant que l’amour nous logeât avec plus de décence.

Ma mère connaissait à peu près la carte de Paris ; différentes relations l’avaient mise au fait des mœurs de ses habitants ; telle savait le cas que l’on y faisait de tout ce qui vient de loin. Cette raison la porta à me faire conserver mon habillement d’étrangère, c’était en quelque sorte m’afficher par le côté le plus séduisant ; je passai plusieurs jours sans qu’il m’arrivât rien de remarquable.

Je m’apercevais que le peuple me regardait avec cette avidité qu’il a pour les objets dont la nouveauté le frappe. On me flatta plusieurs fois sur les agréments de ma figure ; et si je veux croire les choses