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LA BELLE ALSACIENNE

Je fus introduite dans un appartement fort riche : ***, selon l’usage des grands, avait le sien séparé de celui de sa femme. La somme promise fut comptée avec la meilleure foi du monde ; après cette petite formalité préliminaire, je songeai de mon côté à me mettre en état de remplir mes engagements.

Je n’entrerai pas dans le détail de ce qui se passa entre nous, j’aurais trop peu de chose à dire ; qu’il suffise de savoir qu’il ne me parut pas que le fonds des désirs du sensuel *** répondit à l’idée avantageuse que m’en avait fait concevoir sa générosité. Jamais peut-être repas préparé à grands frais n’excita moins d’appétit. Je fus presque tentée de me faire un cas de conscience de retenir un argent si mal gagné ; mais je me rassurai, en faisant réflexion à cette belle maxime établie depuis longtemps et dont le beau sexe est redevable à la savante Mlle ***, consommée dans les usages de Cythère, qui nous apprend que les femmes jouissent du même privilège que l’Opéra, où, lorsque la toile est levée, le specta-

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