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LA BELLE ALSACIENNE


d’un ton fort respectueux et dans la plus humble contenance.

— Vous m’honorez, monsieur le comte, répondit-il en bégayant, mais…

— Allons, mesdames, interrompit l’orateur, daignez nous suivre ; vous allez trouver ici d’aimables femmes avec lesquelles vous ne serez pas fâchées de faire amitié et qui seront charmées de vous. Rien n’est plus beau que de mettre ses biens en commun.

En disant cela, il me présenta la main, que j’acceptai, quoique en hésitant un peu.

— Vous faites l’enfant, mon petit ange, me dit-il. À propos, ne manque pas de marcher sur nos traces, mon petit bonhomme ; ton camarade chante-t-il proprement ? Il faut qu’il soit de la partie ; nous avons ici de nos amis qui sont fous de musique.

Il n’y a guère de réplique à des sollicitations si pressantes ; nous nous laissâmes conduire dans une salle voisine où tout le reste de la compagnie était assemblé. Nous trouvâmes des femmes assez jolies ; nous fûmes reçus avec tous les égards imagi-