rarement trompée sur cet article. Des signes
peu équivoques m’annoncèrent la fin de
notre commerce languissant. Ses visites
devinrent moins fréquentes. S’il ne m’avait
fait que cet outrage, je m’en serais aisément
consolée. Accoutumée dès longtemps aux
mauvais procédés des hommes, je m’étais
proposé pour maxime de ne plus prendre
les choses si à cœur et de rectifier, par des
compensations bien ménagées, les torts
qu’ils pouvaient avoir avec moi. Ce qui me
piquait le plus vivement, c’est que cette
irrégularité de conduite, unie au défaut
d’assiduité, raréfiait extraordinairement les
offrandes. Je ne suis pas intéressée ; mais il
y a certains manques d’égards auxquels on
ne se fait point du tout et qui mortifient
la vanité d’une manière trop insultante pour
ne pas y être sensible.
Je ne tardai pas à prendre la résolution de rompre absolument avec un homme qui me ménageait si peu. Son relâchement ne méritait aucune indulgence ; je n’attendais qu’une occasion favorable pour mettre le sceau à sa disgrâce.