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Ouvrant alors un petit bureau fermé à clef, elle en tira un carton d’où elle sortit une trentaine d’esquisses, les unes inachevées, les autres complètement terminés, et les étala sous mes yeux.

Ce fut un éblouissement !… C’étaient elles : Dora, Flora, Maud, Kate, Amalla, nues ou à peine vêtues, dans toutes les positions, s’amusant isolément ou se caressant en groupe de deux ou de trois, se branlant, se gamahuchant, mettant en évidence leurs trésors de beauté, leurs seins palpitants, leurs croupes bondissantes, leurs hanches se tordant, les nez et les bouches fourrageant dans les toisons, s’étreignant, les doigts s’enfonçant dans les chairs, les cheveux épars ou couvrant à demi les poitrines et les gorges… L’amour lesbien sous toutes ses formes, la passion dans toute son intensité, avec toutes ses fureurs, avec une vérité d’attitude, un frémissement de vie dans tous ces corps !…

Dora était ravie de l’enthousiasme que je manifestais et qui s’adressait autant à l’exécution qu’au choix des sujets. À la fin, n’y tenant plus, je la saisis dans mes bras et l’embrassai longuement sur les lèvres, lui disant : « Oh ! viens… viens… je te veux… »

Mais elle, se dégageant, me dit encore : « Tu n’as pas tout vu !… »

Elle reprit un autre carton dans lequel se trouvaient, avec quelques ébauches, huit aquarelles qui représentaient un homme… moi, ton Léo, avec elle et Flora, puis tous quatre ensemble, faisant… tout ce que je t’ai raconté et tout ce que son imagination féconde lui suggérait que nous puissions faire encore !

Après une moment de silence, elle me dit : « Bien que tout cela ait été fait « de chic », je n’en suis pas mécontente ; mais il faudra que vous me donniez quelques poses… »

— Oh ! chère Dora, tout ce que vous voudrez ; mais pourrai-je garder mon sang-froid, lorsque je tiendrai Maud

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