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— Est-elle jolie, est-elle mignonne, s’exclama Dora qui vint, robe et chemise ouvertes, serrer Maud dans ses bras et se frotter contre son délicieux petit corps.

— Tenez-lui les jambes tous les deux, dit Flora : je vais verser et Dora boira.

La gentille Maud se jeta tête baisée sur la natte, s’appuyant sur ses deux menottes. Je pris sa jambe droite d’une main, tandis que de l’autre je maintenais son dos ; Dora saisit l’autre jambe en regardant Flora qui, sans perdre une seconde, versa dans la corolle béante le vin sucré que contenait son verre. Maud en le sentant couler, cria : « Oh ! que c’est frais. »

Dora s’était précipitée sur la coupe vivante et aspirait le délicieux breuvage, tandis que Flora soutenait la jambe de Maud. Dora paraissait insatiable, elle ne lâcha prise que lorsque Maud se fut affaissée, palpitante, en criant : « Oh ! je jouis ! »

Dora s’effondra de son côté, soupirant : « Moi aussi !… »

Elle s’était branlée sous, ou plutôt au-dessus des yeux de Maud.

Dora relevée la première sauta au cou de Flora : « Oh ! chérie, quelle jouissance !… »

— Mes petites amies, dis-je, aux choses plus sérieuses !

Toutes trois se rendirent au cabinet de toilette pour quelques soins préliminaires ; je les regardai tortiller leurs belles fesses avec cette démarche un peu embrassée que prend la femme lorsqu’elle se sent nue.

Elles revinrent bientôt, et le premier mot de Flora, en me donnant un baiser, fut de demander par qui on allait commencer ?

— Par moi ! s’écria Maud, je suis en retard sur vous !…

— Et moi qui suis l’aînée, demanda Dora, n’ai-je pas un droit de priorité ?…

— Et Flora, ajoutai-je, qui ne dit rien, mais qui n’est pas

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