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ments. Au bout de quelques secondes, Dora, me regardant tendrement, repoussa la petite Amalla, et me dit : « Viens, mon aimé, mets-le moi… »

Amalla, remonta, et prenant à son tour maître Jacques, l’introduisit dans la petite fente où il ne tarda pas à disparaître. Puis elle se mit à genoux, le nez presque sur les deux objets dont elle cherchait à saisir le mécanisme, pendant que sa main droite était allée chercher mes deux globes qu’elle caressa d’instinct. Mais nous ne nous occupions guère d’elle.

Dora, les jambes sur mes reins, me tenait les épaules de ses bras nerveux et elle murmurait : « Longtemps… fais durer… longtemps… Que je t’aime !… Arrête… chéri… plus vite… donne… décharge… je jouis… oh !… »

Et je retombai sur elle.

Amalla suivait toujours des yeux les péripéties de notre délicieuse agonie. À peine vit-elle son ami Jacques se retirer doucement de sa niche, qu’elle se précipita sur lui, le prit dans sa bouche et suça goulûment les dernières gouttes qui en sortaient ; puis, la quittant, elle remit sa langue sur le chat de Dora, qu’elle lécha avec une activité gourmande. Mais ayant touché le bouton de Dora, celle-ci, piquée au vif, fit lâcher prise à la mignonne, en lui disant : « Oh ! non… c’est trop… laisse-moi… je suis morte… »

Si bien qu’Amalla revint à moi et se mit à me faire des langues ardentes, pendant qu’elle frottait son petit chat sur mon stylet, qui commençait à revenir à la vie. Au milieu de toutes nos caresses la pauvre enfant n’avait pas encore joui, et se tortillait sur moi. Je compris ses désirs : « Viens, mon petit chat, je vais te faire minette ».

Je t’ai dit que Dora ne lui avait jamais fait cette caresse et ne lui prêtait que le secours de son doigt. Me penchant à l’oreille de mon amie, je lui demandai tout bas : « Tu veux bien, chérie ?… elle est si gentille… »

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