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me faisais sa petite élève.

Mais tout à coup, sentant ma respiration devenir haletante, Dora repoussa vivement Amalla : « Assez, petite, assez… Retiens-toi, mon chéri, tout est pour moi, aujourd’hui… Va, mon enfant, dit-elle à Amalla qui s’était relevée, je te promets que je te le donnerai tout entier un autre jour… Va !… » Et l’enfant disparut sans répliquer. Dora et moi nous nous rajustâmes.

— Maintenant, fit-elle, allons déjeuner !

Lorsque nous eûmes terminé notre repas, après avoir causé de mille choses qui me firent voir sous toutes ses faces l’intelligence de Dora, nous prîmes notre café à la française. Mon amie, me regardant alors d’un air tendre, me dit : « Faisons la sieste, veux-tu ?… »

— Je veux bien, ma chérie, mais je n’ai guère envie de dormir.

— Eh bien ! fit-elle avec un sourire, nous nous reposerons sans dormir.

Nous passâmes dans la chambre, où un vaste lit nous attendait, abrité par une moustiquaire, indispensable dans les habitations à proximité du fleuve.

Pendant que Dora se dévêtait et que je me mettais moi-même à mon aise, elle me dit : « Mon ami, je te jure que je n’ai jamais été si heureuse. Il y a longtemps que je désirais cette journée, seule avec toi !… C’est bien sérieusement que je t’ai dit que je voulais un enfant de toi. Je le veux ; il manque quelque chose à ma vie ; il me faut un souvenir vivant de l’homme qui m’a, le premier, fait connaître le véritable amour dans toute sa beauté ».

Elle s’était approchée de moi. Son ventre, voilé par une chemise transparente, était à la hauteur de mes yeux. Je saisis ses fesses fermes, douces comme du satin, et je regardais son visage rayonnant d’amour et de désir. Me levant alors, je la pris par la taille, et nous nous étendîmes côte à

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