Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.

après quoi elle regarda sa maîtresse d’un air à la fois tendre et soumis, comme pour lui demander si elle était contente.

— C’est bien, dit Dora en souriant et en tendant à la petite une main que celle-ci plaça sur son cœur ; tu es une gentille petite femme ; si tu es toujours dévouée et obéissante, je t’aimerai comme une sœur, je t’instruirai et ferai de toi une belle dame…

— Oh ! maîtresse, répliqua Amalla, je ne serai que votre petite domestique, votre esclave… Et puis, ajouta-t-elle tristement, je suis noire.

— Mais non, ma petite, fis-je à mon tour, tu n’est pas noire, tu es brune, et il y a en Europe, en France, des femmes aussi brunes que toi. Je t’assure que tu es fort jolie et que, quand tu seras instruite et que tu auras pris les manières de l’Europe…

La mignonne, toujours accroupie à mes pieds, buvait mes paroles avec délices. Dora était ravie : « Allons, viens m’embrasser, dit-elle à l’enfant ».

Celle-ci, sautant au cou de sa maîtresse, lui donna un long baiser qui n’était ni chaste ni respectueux.

— Et moi, demandai-je, on ne m’embrasse pas ?…

Amalla fit volte-face et me présenta sa bouche rose et fraîche. Je la pris sur mon autre genou, tandis que Dora, qui avait laissé sa main sur ma poitrine, descendait toujours plus bas, si bien qu’elle fit sauter le bouton de mon pantalon et qu’elle mit à l’air un objet devenu trop gros pour rester enfermé.

— Tiens, regarde comme il est beau, dit-elle en le balançant. Tu le connais déjà…

Puis elle ajouta quelques mots en bengali. Aussitôt la petite sauta à terre et, se mettant à genoux, elle commença à sucer mon priape avec une virtuosité qui promettait pour l’avenir. Dora s’approcha de mon visage et compléta, par une langue douce et pénétrante, les exquises caresses que

— 150 —