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nique ; je me rendis compte que j’aimais ce garçon follement, que je le préférais à tous, et que mon amour pour lui égalait (si même il ne le surpassait) celui que j’avais voué à mon Léo…

Ma résolution fut bientôt prise : je me levai sans bruit, me rhabillai en un tour de main, et sortis doucement.

Sur le seuil de la porte, je me retournai et envoyai, au jeune dormeur, le baiser le plus tendre qui ait jamais voltigé sur les doigts d’une femme amoureuse…

Puis je m’enfuis.

Rentrée chez moi, le cœur gonflé, les yeux pleins de larmes, je fis part à Thérèse de ma détermination. Elle écrivit, sous ma dictée, la courte lettre que voici, qui fut portée le soir même à son adresse :

Cher Adrien,

Je vous aime et vous aimerai toujours. Pardonnez-moi le chagrin que je vais vous faire, mais je ne puis continuer à vous voir. Je vous ai trompé en vous disant que j’étais libre… Soyez heureux sans moi… Adieu.

Louise.

Ainsi se termina, cher Léo, ma courte liaison avec Adrien… Mais il était temps…

Ta Cécile.



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