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un frisson de volupté et vient enflammer délicieusement les sens.

Je ne sais comment je me trouvai tout à coup à demi nue entre ses bras ; ses doigts malhabiles avaient sans doute été aidés des miens, sans que j’en eusse conscience, dans l’extase qui m’enivrait. Je l’étreignis furieusement, en proie à de violents désirs, et lorsqu’il m’eût portée sur le lit et qu’il se fut allongé tout habillé à mon côté, je frémis d’impatience.

D’un mouvement nerveux, je l’enlevai et le plaçai entre mes jambes écartées, qui se serrèrent comme un étau et le retinrent collé contre mon ventre ; écartant alors d’une main le fouillis des poils qui auraient pu barrer la route, je saisis son membre très raide, le guidai dans le chemin du plaisir et l’y enfonçai jusqu’à la garde… : « Va, chéri, lui dis-je d’une voix altérée… va tout seul, maintenant… pousse… entre dedans moi autant que tu le pourras… va… va… »

Et j’activai ses mouvements en l’éperonnant de mes talons croisés sur ses reins. Ainsi stimulé, le jeune cavalier n’avait plus qu’à se tenir solide en selle et suivre le galop de sa monture…

Ah ! cher Léo… je te jure qu’avant cette inoubliable minute de suprême félicité, je n’avais encore éprouvé, ni avec toi, ni avec aucun autre homme, un plaisir aussi intense, aussi délirant… Je jouis avec frénésie, sans discontinuer, sans reprendre haleine, absolument plongée dans un abîme de volupté. La sensation amoureuse ne s’arrêtait que pour recommencer aussitôt avec une force croissante, chaque fois plus pénétrante et plus vive…

Enfin, je retombai, brisée, anéantie…

Quant à Adrien, il me parut avoir partagé les mêmes délices : il jouit une première fois dès qu’il se sentit au fond de ma grotte brûlante, puis animé d’une nouvelle ardeur,

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