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et sa poitrine gonflée laissait échapper de gros soupirs.

Pourtant ses mains restaient inactives ; soit par retenue, soit par ignorance, il se laissait dorloter, couvrant seulement de baisers innombrables mon cou et ma figure. Pour donner à ses lèvres un champ d’action plus étendu, je dégrafai le haut de mon corsage et laissai paraître un triangle de peau blanche ; il respira avec force le parfum qui s’en échappait, et se serrant passionnément contre ma poitrine, il pâlit encore… mais ce fut tout.

J’avais pitié du pauvre garçon, qui souffrait réellement. Quant à moi, j’étais excitée au suprême degré : mes désirs, longtemps contenus, s’exaspéraient dans cette attente prolongée ; des bouffées de chaleur me montaient au visage. Une autre partie de ma personne était non moins embrasée, si je puis m’exprimer ainsi, en parlant d’un endroit que je sentais tout inondé…

Puisque j’avais entrepris l’éducation de mon élève, autant la mener à bonne fin et en tirer pour moi-même un résultat pratique… Nous avions encore quelques minutes devant nous ; je pris la main du novice amoureux et la glissai sous mes jupons.

Ce geste éloquent fit envoler toutes ses hésitations ; sa timidité disparut pour faire place à une ardeur charmante. D’un mouvement vif et continu, ses doigts grimpèrent le long de mes cuisses. Je sentis une main frémissante qui fourrageait mes poils, cherchant à tâtons le but désiré de son voyage ; j’écartai les jambes et m’avançai à sa rencontre. Ainsi aidé, son doigt trouva bientôt le point sensible ; après avoir plongé trop profondément dans la fente, il revint sur les bords et se mit à caresser un bouton impatient qui se consumait d’une ardeur dévorante. Quelques mouvements de sa main suffirent à me mettre hors de moi, sans avoir eu la force de lui exprimer autrement que par de petits cris étouffés le plaisir inouï qu’il me faisait res-

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