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36. J’ai répondu ci-dessus à ce que l’on trouve ici.

37. L’âme n’est pas répandue dans le cerveau ; mais elle est présente dans le lieu, qui est le sensorium}.

38. Ce que l’on dit ici est une simple affirmation sans preuve. Deux corps, destitués d’élasticité, se rencontrant avec des forces contraires et égales, perdent leur mouvement. Et M. le chevalier Newton a donné un exemple mathématique, par lequel il paraît que le mouvement diminue et augmente continuellement en quantité. sans qu’il soit communiqué à d’autres corps.

39. Le sujet dont on parle ici n’est point un défaut, comme l’auteur le suppose, c’est la véritable nature de la matière inactive.

40. Si l’argument que l’on trouve ici est bien fondé, il prouve que l’univers doit être infini, qu’il a existé de toute éternité, et qu’il ne saurait cesser d’exister ; que Dieu a toujours créé autant d’hommes et d’autres êtres qu’il était possible qu’il en créât, et qu’il les a crées pour les faire exister aussi longtemps qu’il lui était possible.

41. Je n’entends point ce que ces mots veulent dire : un ordre, ou une situation, qui rend les corps situables. Il me semble que cela veut dire que la situation est la cause de la situation. J’ai prouvé ci-dessus que l’espace n’est pas l’ordre des corps ; et j’ai fait voir dans cette quatrième réplique que l’auteur n’a point répondu aux arguments que j’ai proposés. Il n’est pas moins évident que le temps n’est pas l’ordre des choses qui se succèdent l’une à l’autre, puisque la quantité du temps peut être plus grande ou plus petite ; et cependant cet ordre ne laisse pas d’être le même. L’ordre des choses qui se succèdent l’une à l’autre dans le temps n’est pas le temps même ; car elles peuvent se succéder l’une à l’autre plus vite ou plus lentement dans le même ordre de succession, mais non dans le même temps. Supposé qu’il n’y eût point de créatures, l’ubiquité de Dieu et la continuation de son existence feraient que l’espace et la durée seraient précisément les mêmes qu’a présent.

42. On appelle ici de la raison à l’opinion vulgaire ; mais comme l’opinion vulgaire n’est pas la règle de la vérité, les philosophes ne doivent pas y avoir recours.

43. L’idée d’un miracle renferme nécessairement l’idée d’une chose rare et extraordinaire. Car, d’ailleurs, il n’y a rien de plus merveilleux, et qui demande une plus grande puissance, que quelques-unes des choses que nous appelons naturelles ; comme, par exemple, les mouvements des corps célestes, la génération et la