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Éclaircissement du nouveau système
de la
communication des substances

pour servir de réponse au mémoire de M.  Foucher
inséré dans le « Journal des savants », 2 et 9 avril 1696
1696

Je me souviens, Monsieur, que je crus satisfaire à votre désir en vous communiquant mon hypothèse de philosophie, il y a plusieurs années, quoique ce fût en vous témoignant en même temps que je n’avais pas encore résolu de l’avouer. Je vous en demandai votre sentiment en échange ; mais je ne me souviens pas d’avoir reçu de vous des objections ; autrement, étant docile comme je suis, je ne vous aurais point donné sujet de me faire deux fois les mêmes. Cependant elles viennent encore à temps après la publication. Car je ne suis pas de ceux à qui l’engagement tient lieu de raison, comme vous l’éprouverez quand vous pourrez avoir apporté quelque raison précise et pressante contre mes opinions ; ce qui apparemment n’a pas été votre dessein en cette occasion. Vous avez voulu parler en académicien habile, et donner lieu par là d’approfondir les choses.

Je n’ai point voulu expliquer ici les principes de l’étendue, mais ceux de l’étendu effectif ou de la masse corporelle ; et ces principes, selon moi, sont les unités réelles, c’est-à-dire les substances douées d’une véritable unité. L’unité d’une horloge, dont vous faites mention, est tout autre chez moi que celle d’un animal : celui-ci pouvant être une substance douée d’une véritable unité comme ce qu’on appelle moi en nous ; au lieu qu’une horloge n’est autre chose qu’un assemblage. Ce n’est pas dans la disposition des organes que je mets le