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INTRODUCTION.


MISE EN TÊTE DE LA DERNIÈRE ÉDITION D’ÉDIMBOURG.




La fertile période de la grande guerre civile d’Angleterre mit dans tout leur jour le caractère et le génie des différents partis, et certes les incidents qui surgirent des deux rangs opposés avaient un caractère aussi frappant qu’extraordinaire, et ils offraient un ample fondement à une composition idéale ou fictive. L’auteur l’avait, en quelque sorte, essayée dans Peveril du Pic ; mais la scène se trouvait en un lieu reculé du royaume et mêlée de quelques autres différences nationales qui lui laissaient encore la liberté de faire une petite récolte après une si riche moisson.

Dans ces circonstances, quelques aventures merveilleuses arrivées à Woodstock, en 1649, se présentèrent à lui comme une histoire qu’il avait lue depuis long-temps, quoiqu’il ne pût se rappeler en quel endroit, et dont l’idée paraissait suffisante pour être exploitée, bien que sans doute elle eût pu l’être beaucoup mieux, si l’auteur n’eût pas, dans le laps du temps qui s’était écoulé, perdu en partie le souvenir exact de l’histoire véritable.

Ce ne fut guère que dans l’année 1831 que l’auteur, appelé à écrire la présente introduction, obtint un abrégé substantiel et général de ce qui était réellement arrivé sur la merveilleuse circonstance dont il est question. Il le trouva dans un ouvrage ayant pour titre : The Every-day Book (le Livre de tous les jours), publié par M. Hone et rempli de curieuses recherches d’antiquité ; le but de cet auteur étant d’offrir une variété de renseignements originaux sur les mœurs, renseignements que l’on trouverait difficilement ailleurs. Entre autres documents, M. Hone cite un article au British Magazine, 1747, lequel est probablement celui que l’auteur de Woodstock avait autrefois parcouru, bien qu’il n’ait pu se rappeler la source de sa première lecture. Cet article est intitulé : « Histoire véritable du brave démon de Woodstock, fameux dans le monde en 1649, laquelle n’avait jamais été racontée ou entendue jusqu’à présent. »

Le narrateur de cette véridique histoire s’exprime ainsi :

« Quelques papiers originaux étant tombés dans mes mains, sous