Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 8, 1838.djvu/433

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partement en question. Sir Henri fut très surpris de voir le général montrer la route sans hésiter, ce qui semblait indiquer une connaissance plus complète de Woodstock, qu’il n’eût fallu pour la réussite de son dessein, qui était d’engager les républicains en une recherche inutile dans le labyrinthe de la Loge.

« Je vous ferai maintenant quelques questions, vieillard, » dit le général quand ils furent arrivés dans la chambre ; « et je vous avertis que vous ne pouvez concevoir quelque espoir de pardon des continuels efforts que vous avez faits contre la république, qu’en me répondant avec précision. »

Sir Henri s’inclina. Il aurait voulu parler, mais il sentit sa colère s’enflammer, et il craignit de ne pouvoir la maîtriser avant d’avoir remplir le rôle qu’il s’était imposé, pour donner au roi le temps de s’échapper.

« Quelles sont les personnes que vous aviez ici dernièrement, sir Henri Lee ? Quels hôtes ? Qui vous est venu visiter ? Nous savons que vos moyens ne vous permettent plus de recevoir comme par le passé, de sorte que la liste de vos hôtes ne peut fatiguer votre mémoire. — Bien loin de là, » répondit le chevalier avec un calme qui ne lui était pas ordinaire ; « ma fille et récemment mon fils, étaient mes hôtes, et j’avais ces deux femmes, avec Jocelin Joliffe, pour nous servir. — Je ne veux point parler des membres de votre famille : mais qui aviez-vous encore ici comme hôtes ou comme rebelles fugitifs cherchant un asile ? — Il peut y en avoir eu des uns et des autres, plus que je ne pourrais me le rappeler ; je me souviens cependant que mon neveu Éverard est venu ici un matin, ainsi qu’un jeune homme de sa suite, je crois nommé Wildrake… — N’avez-vous point reçu aussi un jeune Cavalier nommé Louis Kerneguy ? — Je ne me rappelle point ce nom, dussé-je être pendu. — Kerneguy ou quelque autre nom, nous ne nous querellerons pas pour la prononciation ? — Un jeune Écossais, appelé Louis Kerneguy a été mon hôte, et il est parti ce matin pour le Dorsetshire. — Ce matin ! » s’écria Cromwell en frappant du pied ; « comme la fortune se joue de nous quand elle paraît nous être le plus favorable. Quel chemin a-t-il pris, vieillard ? Quel cheval monte-t-il ? Qui l’accompagne ? — Mon fils est avec lui ; il l’a amené ici comme le fils d’un lord écossais. Je vous prie, monsieur, de mettre fin à ces questions ; car, bien que je vous doive, comme dit Shakspeare :