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leil. Depuis peu cependant, on a remarqué en lui quelques dispositions à se fixer, ayant été vu fréquemment dans une jolie petite chaumière entre Monkbarns et Knockwinnock où Caxon s’est retiré depuis le mariage de sa fille, afin de se trouver au centre des trois perruques de la paroisse qu’il continue de soigner, mais seulement pour son plaisir. On a entendu Édie répéter que c’était un endroit bien gai, et qu’il était bien consolant de penser qu’on avait un petit coin semblable pour se mettre à l’abri par un jour de pluie. Comme ses muscles commencent à se roidir un peu, on croit qu’il finira par se fixer là.

Protecteurs aussi généreux qu’opulens, lord et lady Geraldin n’oublièrent dans leurs libéralités ni mistriss Hadoway ni les Mucklebackit. La première fit un digne emploi de leurs bienfaits, les derniers n’en surent pas profiter. Cependant ils leur sont encore continués, mais sous l’administration du vieil Édie qui est chargé de les leur transmettre, et ils ne les acceptent pas sans murmurer de les recevoir de sa main.

Hector s’avance rapidement dans l’armée. Son nom a paru plus d’une fois dans la gazette, et il a gagné en proportion dans les bonnes grâces de son oncle. Une circonstance non moins agréable au jeune militaire, c’est qu’il a tué deux veaux marins, ce qui a mis un terme aux plaisanteries perpétuelles de l’Antiquaire au sujet du phoca. Il y a des gens qui parlent d’un mariage entre miss Mac Intyre et le capitaine Wardour ; mais nous ne rapportons cette nouvelle que comme un bruit qui n’a pas encore été confirmé.

L’Antiquaire fait de fréquentes visites aux châteaux de Glenallan et de Knockwinnock… Il paraît avoir intention de mettre la dernière main à deux essais, l’un sur la cotte de mailles du grand comte, l’autre sur le gantelet gauche de l’Enfer-Harnaché… Il ne manque jamais de s’informer chaque fois si lord Geraldin a commencé la Calédoniade, et secoue la tête à la réponse qu’il reçoit. En attendant, il a déjà complété ses notes, qui, à ce que nous croyons, sont au service de celui qui voudra les publier sans qu’il en coûte de risque ni de dépenses à l’Antiquaire.


FIN DE L’ANTIQUAIRE.



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