Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/435

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rieuse dans son genre. Nous la rapporterons avec les commentaires du digne baronnet.

« Monsieur… (Ah ! je ne suis plus son cher monsieur ; les gens ne sont chers à MM. Greenhorn et Grinderson qu’autant qu’ils sont dans l’adversité.) Monsieur, j’ai été très affligé d’apprendre à mon retour de la campagne, où m’avait appelé une affaire importante (Oui, quelque pari, je suppose), que mon associé avait eu l’inconséquence de suivre les intérêts de M. Goldiebird de préférence aux vôtres, et de vous écrire d’une manière inconvenante. Je vous prie de recevoir mes très humbles excuses et celles de M. Grinderson… (Allons je vois que celui-ci écrit en son nom aussi bien qu’au nom de son associé) et j’espère que vous ne m’avez pas cru capable d’oublier, ou de payer d’ingratitude la protection constante que ma famille (Sa famille ! maudit soit le fat !) a trouvée dans celle de Knockwinnock. Dans une entrevue que j’ai eue aujourd’hui avec M. Wardour, j’ai vu avec peine qu’il paraît très irrité, et je dois avouer que ce n’est pas sans raison. Mais afin de réparer, autant qu’il est en moi, la méprise dont il se plaint (Jolie méprise, vraiment, de faire mettre son protecteur en prison !), j’ai envoyé cet exprès pour arrêter toutes les poursuites contre votre personne et vos biens, et pour vous transmettre en même temps mes humbles excuses. Il me reste à ajouter que l’opinion de M. Grinderson est que, si vous l’honorez du retour de votre confiance, il pourra vous indiquer des circonstances relatives aux réclamations actuelles de M. Goldiebird qui en réduiraient grandement le montant. (Ainsi il ne demanderait pas mieux que de faire le fripon des deux côtés.) Quant à notre mémoire, le paiement n’en est nullement pressé. Je suis, pour M. Grinderson, comme pour mon propre compte, mon cher monsieur (Ha ! ha ! le voilà qui redevient familier), votre très obligé et très humble serviteur,

« Gilbert Greenhorn. »

« Bien dit, monsieur Gilbert Greenhorn, dit l’Antiquaire, je vois maintenant à quoi peut servir l’association de deux procureurs. Leurs mouvemens ressemblent à ceux de l’homme et de la femme du baromètre hollandais : quand il fait beau temps pour le client, un des gentilshommes associés sort et vient lui lécher les pieds comme un épagneul ; quand il fait mauvais, il se renferme, et l’autre gentilhomme agissant vient lui montrer les dents comme un boule-dogue. Quant à moi, je remercie Dieu que mon homme d’affaires porte