Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/433

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paulisper[1], ou, pour parler votre langage, vous voudrez bien nous accorder un sursis de cinq minutes ; Hector, retirez vos forces, et choisissez quelque autre champ de bataille ; enfin tous, tant que vous êtes, ayez un peu de courage et de patience jusqu’à mon retour, qui sera prompt. »

Le contenu du paquet était si inattendu, qu’il faut pardonner à l’Antiquaire, d’abord son extase, puis son désir de différer la communication de ces nouvelles, jusqu’à ce qu’il eût pu lui-même s’en pénétrer et remettre l’ordre dans ses idées.

Sous l’enveloppe était une lettre adressée à Jonathan Oldbuck, esquire, propriétaire de Monkbarns, dont voici la teneur :

« Mon cher monsieur, c’est à vous que je m’adresse, comme à l’ami le plus éprouvé, le plus précieux de mon père, étant retenu moi-même ici par des devoirs militaires d’une nature très importante. Vous devez connaître dans ce moment l’état embarrassé de nos affaires, et je sais que vous serez bien aise d’apprendre que je suis assez heureux pour me trouver soudainement placé dans une situation qui me permet d’aider puissamment à les arranger. J’ai appris que sir Arthur est menacé de poursuites rigoureuses par des individus qui ont agi autrefois comme ses procureurs fondés ; et d’après l’avis d’un homme d’affaires respectable, je me suis procuré l’écrit ci-joint, qui arrêtera leurs poursuites jusqu’à ce que leurs droits aient été légalement discutés et justement réduits. J’envoie aussi pour 1,000 livres sterling de billets, afin de payer les réclamations les plus pressantes, exigeant de votre amitié d’en faire l’emploi que jugera votre prudence. Vous serez peut-être surpris que je vous donne cette peine, quand il aurait été plus naturel de laisser à mon père le soin de diriger ses propres affaires ; mais je n’ai pas encore l’assurance que ses yeux soient ouverts sur le caractère d’un homme dont vous l’avez souvent averti de se méfier, et dont l’influence fatale a été la cause de tous ses malheurs. D’ailleurs, devant à la générosité d’un ami incomparable les moyens de secourir sir Arthur, c’est un devoir de ma part de veiller à l’emploi des fonds destinés à cet usage, et je sais que je peux m’en rapporter entièrement pour cela à votre sagesse et à votre prudence. Mon ami, qui réclame une portion de votre intérêt, expliquera ses vues dans une lettre ci-jointe. La fidélité du bureau de Fairport étant un peu suspecte, j’envoie cette lettre par Tannonburgh ; mais le vieil Ochiltree, que des circonstances particulières nous ont fait

  1. Éloignez-vous un peu. a. m.