Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 7, 1838.djvu/246

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s’y prennent pour amorcer ceux qui commencent à jouer. Sir Arthur, vous ne doutez pas, j’espère, de mon désir de vous obliger ?

— Certainement, monsieur Oldbuck, et je crois vous l’avoir assez prouvé par ma confiance.

— Eh bien donc, laissez-moi parler à ce Dousterswivel. Si l’argent peut être avancé dans un but utile à votre intérêt, par égard pour l’ancien voisinage je ne vous le refuserai pas ; mais si, comme je le crois, je puis vous découvrir ce trésor sans faire aucune avance, je présume que vous ne vous y opposerez pas non plus ?

— Je ne puis m’y opposer en aucune façon.

— Alors, où trouverai-je Dousterswivel ? demanda l’Antiquaire.

— Pour vous dire la vérité, il est dans ma voiture, à la porte ; mais connaissant vos préventions contre lui…

— Grâce à Dieu, je n’ai de préventions contre personne, sir Arthur ; ce sont les systèmes et non les individus qui encourent ma réprobation. » Il sonna. « Jenny, dit-il à la servante qui se présenta, allez informer le monsieur qui attend en bas dans la voiture, que sir Arthur et moi lui faisons nos complimens et le prions de monter. »

Jenny alla faire sa commission. Il n’était entré nullement dans les projets de Dousterswivel d’admettre M. Oldbuck dans ce prétendu mystère. Il avait compté que sir Arthur obtiendrait l’argent qui lui était nécessaire, sans aucune discussion sur la manière dont il se proposait de l’employer, et attendait en bas dans le but de s’emparer le plus tôt possible de ce dépôt, car il prévoyait qu’il était au bout de sa carrière. Cependant, lorsqu’il fut prié de se rendre devant sir Arthur et M. Oldbuck, il résolut bravement de s’en fier aux ressources de cette impudence naturelle dont le lecteur aura pu remarquer que le ciel l’avait libéralement pourvu.