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AVERTISSEMENT

DE
L’AUTEUR,
MIS EN TÊTE DE LA PREMIÈRE ÉDITION D’ÉDIMBOURG.




Depuis quelques années, l’auteur de Waverley s’occupait, à diverses reprises, de revoir et de corriger la volumineuse série de romans mis au jour sous ce nom, afin que, si ces productions étaient jamais publiquement reconnues par lui, il pût, en quelque sorte, les rendre dignes de la faveur dont on n’a cessé de les honorer depuis leur première apparition. Toutefois l’auteur put croire pendant long-temps que l’édition perfectionnée et annotée qu’il méditait serait une publication posthume. Mais le concours des événements qui ont amené la découverte du nom de l’auteur, lui ayant rendu le droit d’une sorte de critique paternelle sur ses propres ouvrages, il se trouve tout naturellement porté à ne les livrer à la presse que revus et même corrigés, puisque la vie et la santé dont il jouit lui permettent de les examiner de nouveau, et de les revêtir de tous les éclaircissements nécessaires. Telle étant l’intention de l’auteur, il se trouve obligé de dire quelques mots sur le plan de l’édition projetée.

De ce que cette édition est annoncée comme devant être revue et corrigée, on ne doit pas inférer qu’on eût le dessein de changer l’ordre du récit, le caractère des acteurs ou l’esprit du dialogue. Sans doute tous ces points sont susceptibles d’être retouchés ; mais, comme dit le proverbe, où l’arbre tombe, il doit demeurer. Toute tentative dans la vue de prévenir la critique même la plus juste est généralement infructueuse quand elle a pour objet de changer un ouvrage déjà mis au grand jour de la publicité.

Dans les fictions même les plus improbables, le lecteur désire rencontrer quelque air de vraisemblance. Il trouverait mauvais que les incidents d’un conte qui lui est familier fussent altérés pour satisfaire le goût des critiques ou le caprice de l’auteur lui