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etc., avec une profusion de gibier. On voit aussi dans le manuscrit qu’une chanson appropriée à la circonstance fut chantée par Peretto, et que l’évêque qui avait béni la couche nuptiale destinée à recevoir les heureux couples, ne fut point avare de son eau bénite, et qu’il en répandit un demi-galon sur chaque lit. Nous regrettons de ne pouvoir donner en détail ces curiosités au lecteur ; mais nous espérons soumettre le manuscrit à de plus savants antiquaires, aussitôt qu’il aura été revu et encadré et mis sous verre par l’artiste ingénieux qui rendit ce service aux manuscrits de Shakspeare, de M. Irlande[1]. Ainsi donc, aimable lecteur, ne pouvant renoncer au style auquel notre plume est habituée, nous t’adressons bien sincèrement notre adieu.


PRÉFACE

mise en tête de la troisième édition de waverley.


Cette légère peinture des anciennes mœurs écossaises a été accueillie du public avec plus de bienveillance que l’auteur n’aurait osé l’espérer ou l’attendre. Il a appris avec un mélange de satisfaction et d’humilité que son ouvrage avait été attribué à plus d’un littérateur recommandable. Des considérations qu’il regarde comme puissantes dans la position où il se trouve, l’empêchent de délivrer ces écrivains de toute espèce de soupçons, comme il l’aurait fait en plaçant son propre nom à la tête de l’ouvrage ; de manière que, pour le moment du moins, on doit rester dans le doute sur la question de savoir si Waverley est l’œuvre d’un poète ou d’un critique, d’un homme de loi ou d’église ; ou bien si l’écrivain, pour faire usage de l’expression de mistriss Malaprop[2], est, « comme Cerbère, trois personnes en une seule. » L’auteur, n’apercevant rien dans l’ouvrage lui-même (excepté sa frivolité peut-être) qui l’empêche d’avoir un père disposé à le reconnaître, abandonne à la sagacité du public le soin de trouver parmi les diverses circonstances particulières aux différentes situations de la vie, celles qui le portent à ne pas se nommer aujourd’hui dans la présente édition. L’auteur est peut-être novice dans la carrière des lettres et peu désireux d’avouer un titre auquel il n’est pas accoutumé ; il est peut-être écrivain vulgaire,

  1. Allusion à un prétendu manuscrit qu’un nommé Irlande disait avoir découvert. a. m.
  2. Corruption du français mal à propos. a. m.