Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/252

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pendu dans une espèce de cahute ouverte, de la forme et de la grandeur d’une cage de pierrot, et qu’on avait érigée pour servir d’ornement à un bâtiment ressemblant à une grange, il demanda à Callum Beg si ce n’était pas un jour de dimanche.

Callum Beg ne put le lui dire précisément : on ne voyait pas souvent de dimanche, disait-il, de l’autre côté du Pas de Bally-Brough.

En entrant dans la ville cependant et en s’approchant de l’auberge la plus apparente qui s’offrit, le nombre de vieilles femmes couvertes de mantelets rouges et de jupons bariolés, qui sortaient du vieux bâtiment analogue à une grange, et qui discutaient en chemin les différents mérites du bienheureux jeune homme Jabesh Rentowel et de ce vase d’élection, M. Goukthrapple, porta Callum à assurer à son maître passager, que c’était sans doute le grand dimanche, ou bien le petit dimanche du gouvernement, qu’on appelait fête.

En descendant à l’enseigne du Chandelier d’or aux sept branches, qui, pour la plus grande satisfaction du public, portait une courte devise en hébreu, ils furent reçus par mon hôte, grande et maigre figure puritaine, qui semblait débattre en lui-même s’il donnerait asile à des gens qui voyageaient un tel jour ; réfléchissant cependant, suivant toute probabilité, qu’il était en son pouvoir de leur infliger une amende pour cette irrégularité, et qu’ils pouvaient lui échapper en allant descendre chez George Duncanson, à l’enseigne du Montagnard, M. Ebenezer Cruickshanks daigna les admettre dans sa demeure.

Ce fut à ce dévot personnage que Waverley adressa la demande de lui procurer un guide avec un cheval de selle pour porter sa valise à Édimbourg.

« Et d’où pouvez-vous venir ? » demanda mon aubergiste du Chandelier. — « Je vous ai déjà dit où je désirais aller ; je ne crois pas que le guide et le cheval aient besoin d’en savoir davantage.

« hum ! hum ! répliqua l’hôte du Chandelier, un peu déconcerté de cette rebuffade ; c’est aujourd’hui un jeûne général, monsieur, et je ne puis pas m’occuper d’affaires temporelles un tel jour, où tout le monde doit s’humilier, et où les apostats doivent rentrer dans le salut, comme dit le digne M. Goukthrapple, et quand, comme le dit aussi l’excellent M. Jabesh Reutowel, le pays doit être en deuil pour la violation et la destruction de l’acte d’alliance » (covenant).