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ou les examiner. Enfin, à une heure avancée, il s’endormit, et rêva de Flora Mac-Ivor.


CHAPITRE XXIV.

UNE CHASSE AU CERF ET SES SUITES.


Ce chapitre sera-t-il long ou court ? C’est une question dans laquelle, ami lecteur, vous n’avez pas voix délibérative, quoique vous puissiez être intéressé au résultat ; tout comme vous pouvez (ainsi que moi-même) n’avoir probablement rien à démêler avec un nouvel impôt, sauf la légère circonstance d’être obligé de le payer. Plus heureux certes, dans le cas actuel, puisque, quoiqu’il soit en mon pouvoir arbitraire de donner à mes matériaux l’étendue que je juge convenable, je ne puis vous faire venir devant la cour de l’échiquier si vous ne jugez pas à propos de lire mon récit. Il faut donc que j’y réfléchisse. Il est vrai que les annales et les documents que j’ai entre les mains parlent peu de cette chasse des montagnes ; mais aussi je puis trouver ailleurs d’amples matériaux pour des descriptions. J’ai là à mon côté le vieux Lindsay de Pitscottie, avec sa chasse d’Athole, et son palais élevé et à solives de bois vert, et toutes les sortes de boissons qu’on peut se procurer dans les bourgs et dans les terres, comme, par exemple, de l’ale ou de la bière forte, du vin, du muscat, du malvoisie, de l’hippocras et de l’eau-de-vie ; aussi du pain de froment, du pain d’épice, du bœuf, du mouton, de l’agneau, de la venaison, des oies, des marcassins, des chapons, des lapereaux, des grues, des cygnes, des perdrix, des pluviers, des canards, des cannes, des oiseaux de marais ; sans oublier le coucher dispendieux, la vaisselle, les nappes, et encore moins les excellents maîtres d’hôtel, les parfaits cuisiniers avec leurs confitures et leurs plats pour le dessert. Outre les détails qu’on peut recueillir de ce repas dans les montagnes (dont la splendeur fut telle qu’elle engagea le délégué du pape à changer l’opinion qu’il avait eue jusqu’alors, que l’Écosse était le… le… le dernier bout du monde) ; outre ceux-ci, n’aurais-je pas pu enluminer mon ouvrage à l’aide de Taylor, le poète de la chasse aquatique dans les bas-fonds du comté de Mar, où,


Au travers de la bruyère,
Et de la mousse et des marais,