Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/186

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leurs armes. Les ayant aperçus, le chieftain s’excusa auprès de Waverley avec un certain air de négligence : « J’avais oublié, dit-il, de vous avertir que j’avais ordonné à quelques-uns de mes vassaux de se trouver sous les armes, à l’effet de voir s’ils étaient équipés et armés de manière à pouvoir protéger le pays, et prévenir des accidents de la nature de celui qu’a éprouvé le baron de Bradwardine, dont la nouvelle m’a causé un véritable déplaisir. Avant que je les congédie, peut-être, capitaine Waverley, désirerez-vous les voir se livrer à leurs exercices ordinaires ? »

Édouard fit un signe affirmatif, et les Highlandais exécutèrent avec agilité et précision quelques-unes des évolutions militaires généralement en usage. S’étant ensuite séparés, chacun d’eux visa un but, afin de montrer leur dextérité extraordinaire dans le maniement du pistolet et de l’arquebuse. Ils visaient, selon le commandement, ou debout, ou assis, ou penchés, ou couchés, et toujours avec succès ; bientôt ils se mirent deux à deux pour le combat à l’épée, et après avoir fait preuve de leur adresse et de leur dextérité individuelles, ils formèrent deux corps séparés et commencèrent une bataille simulée : la charge, la fuite, le ralliement, la poursuite, étaient représentés au son de la grande cornemuse de guerre.

À un signal du chef, l’escarmouche cessa ; ils formèrent alors des parties pour la course, la lutte, le saut, le jeu de la barre, et autres, dans lesquels cette milice féodale déploya une adresse, une force et une agilité incroyables ; elle accomplit ainsi le but que le chieftain avait à cœur, qui était de produire sur l’esprit de Waverley une forte impression, en lui montrant le mérite de ses gens comme soldats, et le pouvoir de celui qui les faisait