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CHAPITRE II.


Kenneth Macalpin ; ses successeurs. — Malcolm Ier se rend maître du Cumberland ; successeurs de Malcolm. — Kenneth III et ses successeurs. — Malcolm II.


Lorsque Kenneth Macalpin porta sur sa tête la double couronne des Pictes et des Scots, il devint un adversaire capable d’attaquer et de vaincre les belliqueux Saxons. La contrée soumise à son autorité prit alors pour la première fois le nom d’Écosse[1], et depuis elle a toujours conservé ce nom. Il lutta avec fureur pour planter sa bannière dalriadique dans le Lothian, dont peut-être il revendiqua la souveraineté, parce que le pays contesté avait fait partie du territoire des Pictes jusqu’au moment où ils en furent dépouillés par Ida. On raconte encore de Kenneth Macalpin qu’il fut législateur, et telle peut sans doute être la vérité ; mais les lois publiées comme siennes sont certainement apocryphes.

On pourrait avec raison appeler Kenneth le premier roi d’Écosse, car le premier il posséda une étendue de terres assez considérable pour qu’on les appelle un royaume, tandis qu’on n’accorderait pas sans absurdité le titre de souverains aux chefs Scots-Irlandais de l’Argyleshire, dans l’obscure généalogie desquels il faut que l’historien cherche cependant la souche originale de la famille régnante.

Afin donc de ne pas encourir l’accusation de lèse-majesté, que sir George Mackenzie, présentement avocat du roi, porta contre le docteur Stillingfleet pour avoir abrégé de quelques chaînons la généalogie royale, nous rappellerons brièvement que, d’après les meilleures autorités, vingt-huit de ces rois ou chefs dalriades, régnèrent successivement dans l’Argyleshire, où la vieille tour de Dunstaffnage était, dit-on, leur principale résidence. Kenneth Macalpin fut le vingt-neuvième descendant de Fergus, fils d’Éric, premier de la race.

Les successeurs de cet heureux prince passent devant nous dans un sombre et obscur intermède, comme ceux de Banco sur le théâtre. En les nommant nous ne mentionnerons, des événements de leurs règnes, que ceux qui sont nécessaires pour

éclairer la suite de l’histoire d’Écosse ou les mœurs de la période

  1. En anglais Scotland, c’est-à-dire terre des Scots. a. m.