Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 24, 1838.djvu/391

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d’Altex ; 3° de Nibilong ; 4° du duc de Bavière, et 5° d’un fils naturel de l’empereur Charlemagne. Placé de différentes manières, mais dans chacune de ces généalogies contestées, apparaît ce Robert, surnommé le Fort, qui était seigneur du district dont Paris était la capitale, plus particulièrement appelé le comté ou l’Isle-de-France. Anne Comnène, qui a rapporté dans son histoire l’usurpation hardie du trône de l’empereur par ce chef orgueilleux, nous apprend aussi qu’il reçut une blessure grave, sinon mortelle, à la bataille de Dorylœum, faute d’avoir suivi les instructions que lui avait données son père touchant la manière de combattre les Turcs. L’antiquaire qui est disposé à faire des recherches sur ce sujet peut consulter la généalogie de la maison royale de France, par le feu lord Ashburnham, ainsi qu’une note de Ducange sur l’Histoire de la princesse, pag. 362, tendant à prouver l’identité de son Robert de Paris, barbare hautain, avec le Robert surnommé le Fort, mentionné comme ancêtre de Hugues Capet[1]. On peut encore consulter Gibbon, vol. xi, pag. 52. L’antiquaire français et 1 historien anglais semblent également disposés à trouver l’église appelée, dans notre histoire, Notre-Dame des Lances rompues, dans l’église dédiée à saint Drusas, ou Drosin de Loissins, qu’on supposait avoir une influence particulière sur l’issue des combats, et être dans l’habitude de les terminer en faveur du champion qui passait la nuit de la veille dans la chapelle.

En considération du sexe d’un de ses personnages, l’auteur a choisi Notre-Darae des Lances rompues comme une patronne plus convenable que saint Drusas lui-même, pour les amazones, qui n’étaient pas tort rares à cette époque. Gæta, par exemple, femme de Robert Guiscard, héros redouté, et père d’une héroïque posté-

  1. Nous n’aurions guère besoin de prémunir les lecteurs contre les anachronismes grossiers et les assertions étranges que, par une suite singulière de distractions Walter Scott a entassés dans tout ce paragraphe. Mais l’auteur anglais s’appuie d’autorités dont le nom pourrait imposer, bien qu’il ne paraisse pas les avoir réellement consultées. Un simple rapprochement de dates suffira pour détruire tout cet échafaudage. L’anachronisme est de deux siècles. Robert-le-Fort, bisaïeul de Hugues Capet, était duc de France, ou si l’on veut comte de Paris en 866. Hugues Capet lui-même mourut en 996. Donc aucun des comtes de Paris ancêtres des Capétiens n’a pu se trouver à Constantinople en 1097, deux ans avant la prise de Jérusalem. Le quatrième Capétien, Philippe Ier était alors roi de France ; et pour fonder avec quelque vraisemblance la partie historique du roman, il faudrait supposer qu’un rejeton légitime ou non des anciens comtes de Paris vivait auprès du trône en conservant ce titre et qu’il prit part à la première croisade.