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vous avez du talent pour l’éloquence du barreau ; et il peut n’être pas inutile de vous essayer de temps à autre à la maison, pour gagner de la hardiesse et vous tenir en haleine ; mais, quant à ce que nous a dit ce Herries de Birrenswork, cela ne vaut pas une prise de tabac. Ne croyez pas que je me soucie de lui plus que de toute autre personne qui vient ici pour affaire, quoique je ne veuille pas le prendre à la gorge, parce qu’il parle comme un oison qu’il est. Mais, pour changer de sujet, je voudrais avoir l’adresse précise de Darsie Latimer ; car il est possible que j’aie à écrire une ligne de ma main à ce pauvre garçon. — Je n’en suis pas encore bien sûr. — Mais donnez-moi l’adresse en tout cas. »

Je la lui ai donnée ; et, en conséquence, si vous avez entendu parler de mon père, vous en savez probablement plus que moi sur cette affaire ; mais si vous n’avez rien reçu de lui, alors je m’acquitterai d’un devoir d’ami en vous faisant savoir qu’il s’agit très-certainement entre ce laird ennuyeux et mon père d’une chose où vous êtes vivement intéressé.

Adieu ! et quoique je vous donne matière à rêver tout éveillé, gardez-vous de bâtir un château trop lourd pour la fondation, qui n’est encore que le mot Latimer prononcé au milieu d’une conversation entre un gentilhomme du Dumfries-Hire et un procureur d’Édimbourg. — Cætera prorsùs ignoro[1].


LETTRE VI.

DARSIE LATIMER À ALAN FAIRFORD.


— CONTINUATION DES LETTRES III ET IV. —


J’ai fini ma dernière lettre en vous disant que j’étais sorti avec mon hôte grave et taciturne. Je pus alors, bien mieux que la nuit précédente, voir le vallon retiré dans lequel s’élevaient les deux ou trois cabanes qui semblaient servir de demeure à lui et à sa famille.

Ce glen était si étroit, en proportion de la profondeur, qu’aucun rayon du soleil ne pouvait y pénétrer avant que cet astre fût déjà haut sur l’horizon. En regardant la partie la plus basse, on

  1. J’ignore tout à fait le reste. a. m.