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CHAPITRE II.

étendue, comme celle que possédait mon pauvre ami ; c’était un homme de loi dans toute la force du mot, et un homme aussi habile qu’il était excellent. Lorsque je vendis ma propriété, il conserva plusieurs titres anciens, parce que, selon lui, ils devaient avoir plus d’intérêt pour les descendants de l’ancienne famille que pour le nouvel acquéreur. À mon retour à Édimbourg, je le retrouvai exerçant encore la profession dont il était l’honneur : il m’envoya, dès qu’il sut ma demeure, la vieille Bible de famille qui était toujours sur la table de mon père, deux ou trois autres volumes remplis de parchemins et de papiers dont l’aspect n’avait rien d’attrayant.

Le lendemain, en venant partager le dîner hospitalier de M. Fairscribe, je ne manquai pas de le remercier de son obligeante attention ; il est vrai que les remercîments que je lui adressai étaient bien plutôt proportionnés à l’idée qu’il attachait à la valeur de telles choses, qu’en raison de l’importance que j’y mettais moi-même. Mais la conversation étant tombée sur ma famille, qui jadis avait eu des possessions dans l’Upper-Ward de Clydesdale[1], un certain intérêt s’éveilla insensiblement dans mon esprit ; et, lorsque je fus entré dans ma demeure solitaire, la première chose que je fis fut de chercher une généalogie ou espèce d’histoire de la famille et de la maison de Croftangry, devenue depuis de Glentanner. Les découvertes que je fis alors enrichiront le chapitre suivant.




CHAPITRE II.

m. croftangry continue son histoire.


Quel est ce domaine, cher Swift ? Je le vois passer de vous à moi, de moi à Pierre Walter.
Pope.


« Croftangry, Groftandrew, Croftanridge, Croftandgrey, car telles sont les diverses manières dont ce nom a été écrit, est bien connu comme celui d’une des maisons de la plus haute antiquité ; et il est dit que le roi Milcolumb ou Malcolm[2], le premier de nos

  1. Partie supérieure de Clydesdale ou Lanark, vers Glascow. a. m.
  2. Il régna dans le xe siècle.