Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 2, 1838.djvu/297

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— À coup sûr, il ne connaît ni l’escrime ni la danse ?

— Pardonnez-moi, monsieur ; je ne suis pas un excellent juge, mais Richard est reconnu pour exceller dans ces deux exercices.

— Vraiment !… en somme totale cela sonne assez bien. Beau, accompli dans les exercices du corps, passablement instruit, parfaitement bien élevé, pas trop extravagant. C’est rare de voir tant de qualités réunies dans un simple soldat… il aura une commission, docteur… entièrement pour l’amour de vous.

— Votre Excellence est généreuse.

— Oui, il l’aura ; et je trouverai moyen de faire rendre à Tom Hillary les objets qu’il a volés, à moins qu’il ne préfère être pendu, sort qu’il a depuis long-temps mérité. Vous ne pouvez retourner à l’hôpital aujourd’hui : vous dînez avec nous, et vous savez combien mistress Witherington craint la contagion. Mais demain allez voir votre ami. Winter aura soin de lui procurer l’équipement nécessaire. Tom Hillary remboursera les avances, vous comprenez ; il faudra qu’il parte avec le premier détachement des recrues, sur le vaisseau de la compagnie, Middlesex, qui met à la voile des Dunes de lundi en quinze ; bien entendu, si vous le trouvez capable de supporter le voyage. J’ose dire que le pauvre diable est malade de l’île de Wight.

— Votre Excellence permettra-t-elle au jeune homme de vous présenter ses respects avant son départ ?

— Quelle nécessité, monsieur ? » dit le général précipitamment et d’un ton péremptoire ; mais il ajouta aussitôt : « Vous avez raison… j’aurai du plaisir à le voir. Winter l’avertira du jour et prendra des chevaux pour l’amener ici ; mais il faut qu’il ait auparavant passé un jour ou deux hors de l’hôpital. Ainsi, le plus tôt que vous pourrez le mettre en liberté sera le mieux. En attendant logez-le dans votre propre maison, docteur, et ne le laissez pas se lier intimement avec les officiers ou avec d’autres personnes dans cette île, de peur qu’il ne rencontre un autre Hillary. »

Si Hartley eût été aussi bien informé que le lecteur, des circonstances qui avaient accompagné la naissance du jeune Middlemas, il aurait pu tirer des conclusions certaines de la conduite du général Witherington. Mais comme M. Grey et Middlemas lui-même gardaient tous deux le silence sur ce sujet, le peu qu’il en savait lui avait été transmis par la rumeur publique, et sa curio-