Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 17, 1838.djvu/485

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une réunion familière et peu nombreuse, et où il avait la liberté de déposer la majesté royale dont il se trouvait, pour ainsi dire, accablé. Il y avait fort peu de monde, et il manquait deux personnes sur lesquelles on aurait pu compter. La première était lady Dalgarno, que sa santé, aussi bien que la mort récente de son mari, empêchait d’assister à la cérémonie ; l’autre était Richie Moniplies.

Le matin du jour de la noce, Richie, comme valet de chambre, mit particulièrement tous ses soins à faire ressortir les avantages physiques de son maître, et, quand il eut fini d’arranger son habillement avec la plus grande exactitude, et qu’il eut donné à ses long cheveux bouclés ce qu’il appelait le dernier coup de peigne, il se mit gravement à ses genoux, lui baisa la main, et lui dit adieu en demandant humblement permission à Sa Seigneurie de se démettre de son service.

« Que signifie ce caprice ? dit lord Glenvarloch ; si vous voulez vous retirer de mon service, Richie, je suppose que votre intention est d’entrer à celui de ma femme ? — Je souhaite à Sa Seigneurie future, ainsi qu’à vous, milord, le bonheur de trouver un aussi bon domestique que moi ; mais le destin a décidé que dorénavant je ne pourrai être votre domestique que par attachement ou courtoisie. — Eh bien, Richie, si vous êtes las du service, nous vous chercherons quelque chose de mieux ; mais vous m’accompagnerez à l’église, et vous serez de notre repas de noce. — Avec votre permission, milord, il faut que je vous fasse souvenir de nos conventions, ayant bientôt à m’occuper de quelques affaires pressantes qui me retiendront pendant la cérémonie, mais je ne manquerai pas de visiter la bonne table de maître George, en considération du repas coûteux qu’il a fait préparer, et auquel il y aurait de l’ingratitude à ne pas assister. — Fais ce que tu voudras, » répondit lord Glenvarloch. Et après avoir pensé un instant au caractère singulier de son domestique, il mit de côté ce sujet, pour ne songer qu’à ceux qui convenaient mieux à la circonstance.

Que le lecteur se représente maintenant les fleurs jetées sur le chemin que prit l’heureux couple pour se rendre à l’église… la musique bruyante qui accompagnait la procession… la bénédiction nuptiale donnée par un évêque… le roi qui les attendait à Saint-Paul pour donner la main à la mariée, au grand soulagement de son père, qui eut tout le temps pendant la cérémonie de